Voici le texte de Pia (15 ans), notre troisième participante.
PROLOGUE:
J'ouvre les yeux. Une odeur de soufre me vient au nez, elle me pique les yeux et me fait pleurer. Je m'étire longuement, baillant bruyamment avant d'ouvrir les yeux.
La vision qui s'offre à moi me frappe violemment, au lieu de voir ma chambre aux murs bleus, je vois une immense grotte aux murs bruns, avec une horrible odeur de
ferraille qui semble recouvrir tout l'endroit. Je me lève, avec difficulté car mon dos me fait mal, et manque de m'évanouir en entendant un pas lourd et irrégulier. Je
me terre dans un coin, espérant ne pas me faire remarquer dans cet endroit si étrange... Mon cœur bat à toute allure, la peur me tord le ventre et, au fond de la
grotte, une lumière apparaît, et devient de plus en plus forte. Je vois alors un nain avec une longue barbe tressée qui marche vers moi. Il tient une torche enflammée
à la main, qui éclaire son visage couvert de suie d'une façon fantomatique. Son regard tourne jusqu'à moi, et s'arrête sur mon visage déformé par la peur. Il ouvre
grand les yeux, et se penche vers moi avec autant de grâce qu'une otarie atrophiée. Il m'attrape le menton violemment et me regarde avec un air de méfiance dans les
yeux. Prise d'un accès d'indignation, je lui frappe la main si fort qu'une marque rouge se dessine sur celle-ci. Il la retire instantanément.
-Mais qui êtes-vous pour me frapper ainsi ! Dit-il avec colère.
-Et je vous retourne la question ! Pourquoi m'observez vous comme une vulgaire fille de foire ?
-Je vous regarde comme j'en ai envie. Mais d'où venez-vous ? Et que faites-vous dans les mines à cette heure ?
-Je... Je ne sais pas... Je me suis réveillée ici et je...
-Bon, venez avec moi. Je vais vous conduire chez moi. Vous y serez mieux que dans cette grotte humide ! Dit-il d’un air rieur.
Un peu contrainte de suivre ce nain, je m'avance et lui tiens le bras. À ma plus grande surprise, je fais deux tête de plus que lui, alors que je ne suis pas si grande que
ça... Mais surtout, pour quoi est-ce-que je suis dans une mine avec un nain ? En plus il est habillé comme dans le Seigneur des anneaux ! Intriguée et inquiète, je le suis
dans les dédales de la mine. Tous les chemins sont identiques, même odeur, même décor... Jamais je ne sortirai de ce souterrain !
Après une bonne heure de course, nous arrivons devant une grande arche pleine de nains qui courent dans tous les sens. Nous sommes perchés sur un rebord de falaise,
si hauts que je me demande comment descendre. Le nain m'agrippe par le bras et me jette dans un chariot vide. Il s'y jette aussi tout en appuyant sur un levier. D'un
coup, le véhicule part en avant, pendu à une corde comme une tyrolienne. Je hurle de ma plus belle voix et nous nous écrasons contre un mur en bois. Le wagon repart
en arrière avant de repartir au-dessus de la ville. La vitesse diminue, et c'est doucement que le véhicule s'arrête devant une petite maison de pierre. Il me fait
descendre du wagon et m'ouvre une grande porte de bois. Après avoir monté plusieurs marches étroites et basses, je vois enfin la maison du nain. Il pose son gros sac
et me désigne une pièce.
-Voilà votre chambre mademoiselle ! Dit-il avec un sourire.
-Merci de votre hospitalité monsieur, dis-je en m'inclinant.
-Je suis une femme voyons ! D'ailleurs je m'appelle Winnifer, pour vous servir."
La révélation de la naine me fait buguer pendant deux bonnes secondes.
"-Une... Une femme ? Mais, et la barbe....
-Comme tout le monde ! Vous êtes la seule à ne pas en avoir d'ailleurs.
-Mais où suis-je ! Dis-je dans un ton désespéré.
-Eh bien dans les mines de la Moria pardi !"
LA MISSION DE MANDOS
CHAPITRE 1:
Cela faisait bien deux ans que je travaillais comme serveuse à la taverne de la Licorne. Il m'avait fallu plus d’un mois pour m'habituer à vivre là-bas, sans jamais
savoir pourquoi et comment j'étais arrivée en Terre du Milieu. De plus, tous les souvenirs de ma vie antérieure avaient disparu de ma tête, je me souvenais seulement
de mon nom et de ma planète d'origine. J'étais troublée et mal à l'aise lorsque l'on me demandait le nom de mes parents, car je n'en avais aucun souvenir. Mis à part
Winnifer, il n'y avait pas beaucoup de femmes dans ces mines, et je passais le plus clair de mon temps seule dans ma chambre. Je dessinais tout ce que je voyais, pour
me souvenir de chaque instant dans cet endroit magique. Parfois l'air me manquait, j'avais besoin de sortir sans jamais pouvoir réellement le faire. Les portes étaient
fermées à clé... Et personne ne devait en sortir sauf ceux en mission.
Ce matin-là, Eldagrim le tavernier me réveilla plus tôt que d'habitude.
- Phae, lève-toi vite ! Gandalf est arrivé ce matin et désir te voir en toute hâte."
Gandalf ? Qu'est-ce que le magicien gris pouvait bien me vouloir ? Après m’être étirée longuement comme à mon habitude, j'enfilai une robe verte et sortai de ma
chambre vers la taverne. À cette heure-ci, aucuns nains n'étaient présents, mais dans la salle vide se trouvait le magicien gris qui attendait patiemment mon arrivée.
Je me dirigeai vers lui et lui demandai de ma plus jolie voix.
- Bonjour Gandalf, vous avez demandé à me voir ?
- Ah ! Phaedrivara ! Dit-il en souriant. Avez-vous fait vos valises ?
- Pour quoi faire ? Demandai-je avec étonnement.
- Je vous emmène à Imladris voir le Seigneur Elrond. Je sais que cette décision soudaine peut vous paraître étrange, mais je dois vous amener là-bas. J'ai besoin de
vous auprès des elfes pour combattre la menace de Sauron.
- Est-ce que c'est une blague ? Gandalf, cela fait deux ans que je travaille dans la Moria par obligation, je n'ai jamais tenu une arme de toute ma vie et je ne viens
même pas de cette contrée ! Je suis désolée mais je refuse.
- Je comprends votre décision mais...
- Il n'y a pas de "mais" Gandalf ! Pourquoi ne pas venir plus tôt ?
- Parce que cela fait deux ans que je vous cherche dans toute la Terre du Milieu ! J'ai dû demander à tous les peuples s’ils avaient vu une jeune fille d'à peine vingt
ans qui était apparue comme par magie ici, mais personne n'a su me répondre. Il a fallu que je vienne jusqu'à la Moria fraîchement reconquise par les nains pour vous
trouver. J'attendais une guerrière et sur quoi je tombe ? Une tavernière humaine qui ne sait même plus pourquoi elle est là. Il y a deux ans Mandos vous a recueillie
pour vous donner une mission, mais vous n'en avez aucun souvenir !
- Une mission ?
- Oui. Mais puisque vous vous en fichez apparemment… Dit-il en se levant et en sortant de la taverne.
CHAPITRE 2:
J'enfilai mon sac sur mon dos, pris un couteau que j'avais piqué à Winnifer, et sortis en douce dans les rues de la Moria. À cette heure, personne n'était levé encore.
J'avais pris la décision de partir à Fondcombe pour y rejoindre Elrond, car depuis les troublantes révélations de Gandalf, je n'avais plus qu'une seule idée en tête,
découvrir pourquoi j'étais en Terre du Milieu et quelle était la mission de Mandos. Car je n'avais aucune idée de l'endroit où il se trouvait et qui il était, et je devais
lui poser certaines questions. Il fallait que je sache la raison de ma venue ici.
Je sortis par un chemin de terre au-dessus des mines, le cœur lourd de quitter cet endroit si accueillant. Je me hissai sur un rocher et manquai de tomber lorsque
l'air me fouetta le visage. Je vis une lande immense devant moi, balayée par le vent fou de l'Est. Il fallait, pour arriver à Fondcombe, traverser l'Eregion jusqu'aux
Monts Brumeux, puis continuer vers le Gué de Bruinen avant de trouver la Vallée cachée. Le voyage allait être long et dur, mais je devais y parvenir.
Après deux jours entiers de marche, je m'arrêtais sous un arbre blanc, exténuée. Je n'en pouvais plus de marcher, les sentiers étaient accidentés, tristes et ravagés.
Je ne savais pas pourquoi ils étaient ainsi. Je ne connaissais pas la menace de Sauron. Alors que je buvais un peu d'eau de ma gourde, un bruit sourd me fit sursauter.
De lourds pas résonnaient sur le sol boueux, si bien que la terre semblait trembler. Me retournant vite, je vis une troupe d'Orcs immenses, transportant de grandes
épées, arriver vers moi. L'un d'eux parla en langue noire, ce langage guttural et mauvais sonnait faux à mes oreilles.
- Il y a une fille là-bas. Elle a des cheveux de feu...*
- Tuez tout ce que l'on trouvera, ordre de Saruman le blanc.
- Tuez-la, sales face de porcs. Et ramenez-moi sa tête !
*en langue noire.
Les Orcs se retournèrent, et l'un d'eux me chargea. Prise de panique, je hurlai et m'écartai de son passage. Il se retourna et me chargea à nouveau. À ma hauteur il
me souleva dans les airs et me jeta sur le sol violemment. Le choc fut brutal. Sonnée, je mis quelques secondes à me relever. L’Orc passa juste au-dessus de moi, mais
cette fois je réagis. Empoignant la selle du warg qu'il montait, je me hissai sur lui et lui arrachai son épée des mains. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui
arrivait, que sa tête tombait sur le sol, faisant gicler une mare de sang noir. Je tuai également le warg et observai les deux autres Orcs qui chargeaient sur moi. Avec
l'épée lourde et coupante, je les coupai tous les deux en travers de la poitrine, hurlant de rage. Je sentis la victoire en moi, quand soudain... Une vive douleur me prit
au ventre. Je baissai le regard, et vis la lame ensanglantée me traverser le corps dans un bruit de rupture d'os. Je tombai à terre, laissant un voile noir recouvrir
mes yeux.
CHAPITRE 3
Je me relevai, dans un endroit différent. Je n'étais plus sur la route des Monts Brumeux, mais bel et bien dans une grande salle sombre. Mon ventre n'était plus
douloureux, et je n'avais aucune marque de blessure. Je me retournai doucement, pour mieux voir l'endroit, jusqu'à ce que je vois un grand homme assis sur un trône en
fer. Il avait des habits noirs et brodés d'argent, et le visage recouvert par une capuche.
- Je suis Mandos, Valar de la mort, dit-il d'une voix forte et grave. Tu es ici car tu es morte de la main d'un Orc. Je vais te révéler ce pourquoi tu es là.
- Je... Je vous écoute seigneur, dis-je en m'inclinant
.
- Il y a deux ans, sur la Terre, tu es morte de la main d'un assassin. Or tu viens d'une famille non pas terrienne mais d'ici, la descendance de Melian. C'est pour cela
que tu n'en as aucun souvenir. Je t'avais donné une mission, la mission d'aider le porteur de l'anneau à le détruire. Mais Saruman le Blanc s'en est mêlé et a effacé ce
souvenir de ta mémoire. C'est pour cela que ces Orcs t'ont tuée, car tu dois retourner en terre du milieu avec ta mission. Je vais maintenant te ressusciter à
Fondcombe, et tu vivras là-bas en attendant que le porteur de l'anneau vienne à toi. Une fois engagée à le protéger, tu devras détruire les neufs anneaux des nazguls,
et les jeter dans le feu de la montagne. Et ainsi je pourrais te reprendre et t'envoyer en Valinor, près de Mélian ta grand-mère.
- J'accepte ma mission, dis-je d'un ton ferme et déterminé.
Il me toucha la tête, et je sentis un tourbillon m'emporter.
Alors j'ouvris les yeux, et devant moi...
Fondcombe.
@Bubulle (Pia)