Jean Efflam Bavouzet et François Frédéric Guy ont choisi trois oeuvres orchestrales dont le point commun est d'avoir été créées au cours de l'année 1913. Pour Les Jeux de Debussy, la transcription est de Bavouzet lui-même. Elle est beaucoup plus qu'une simple réécriture : non seulement la technique des trilles et des tremolos exigent de maintenir des accords avec vigueur, mais la répartition des parties organisée par Bavouzet permet aux mélodies et aux accents de sauter d'un clavier à l'autre avec une vitalité qui donne le frisson. Suivent Les deux tableaux de Bartok, une oeuvre pour laquelle le transcripteur Zoltan Kocsis s'est attaché à reproduire avec fidélité les couleurs de Bartok et son ancrage dans les rythmes traditionnels, malgré une tendance générale de l'oeuvre très inspirée par Debussy. Cette pièce offre donc une transition parfaite vers les tonnerres et la fureur qui se dégagent de cette transcription du Sacre du printemps de Stravinsky dans lequel Bavouzet et Guy explosent littéralement dans une transe virtuose parfaitement adaptée à cette oeuvre tellurique.